Défi Écrire Chaque Jour – Jour 1 – L’écriture automatique
Le premier jour d’un voyage est toujours spécial, rempli d’anticipation et d’espoir, et mon défi d’écriture thérapeutique ne fait pas exception.
Aujourd’hui, je me tiens à l’aube d’une aventure de 66 jours, un périple qui est autant une exploration de l’écriture qu’une découverte de moi-même.
Dans ce premier article, je vous invite à partager avec moi le début de cette quête exceptionnelle, où chaque mot écrit est un pas de plus vers une compréhension plus profonde de mon univers intérieur.
Alors, prenez une tasse de votre boisson préférée, installez-vous confortablement, et rejoignez-moi dans ce récit du premier jour de mon défi d’écriture thérapeutique, où les mots deviennent le miroir de l’âme.
Voici la consigne tirée du livre : « Écrire pour mieux vivre : Développer son potentiel par l’écriture au quotidien » de Michel Le Brigand.
Ecrire pour mieux vivre« Il y a un truc qui coince »
Mon texte :
Ça veut pas. Quand ça veut pas, ça veut pas. Rien à ajouter à cela. Je voulais que ça marche entre nous. J’ai rêvé de lui cette nuit. Plus de trente ans que je ne l’ai pas vu. Qu’est-ce qui coince ? Le passé, le passé qui vient encore s’introduire dans le présent. Dans les rêves seulement ! J’ai de la chance, me direz-vous. Je ne suis pas hantée par des regrets, des remords, des peines et des souffrances passées. Plutôt tournée vers l’avenir, sans doute grâce à mes presque dix ans de psychanalyse, à mon désir fou de réaliser tout un tas de choses. Et là, un rêve vient me rappeler combien cet amour-là a été important dans ma vie. Il y a trente ans. Mais quel âge avais-je ? me direz-vous. J’avais de huit à dix-huit ans. Dix ans de ma vie, dix ans d’une vie d’enfant, ça marque. Nous nous sommes manqués à l’adolescence. Quand nous avions onze ans, il a déménagé, puis fugué pour me rejoindre. Ma mère le renvoie chez lui, bien sûr. Puis la distance, les années, nos deux façons de grandir si différentes. De la fusion est née la séparation, la désunion, l’étrangeté. Alors, on se revoit deux, trois fois à l’adolescence, on tente bien une histoire, mais ça ne prend pas. Nous nous sommes perdus.
Et ce rêve cette nuit… Pourquoi est-il venu me visiter, maintenant dans nos vies d’adultes, bien établis ? Sans doute parce que j’ai pris un chemin et que j’aurais pu en suivre un autre. J’ai visité cet autre chemin dans mes rêves, tout bouleverser pour aller ailleurs. Tous mes romans parlent de cela, de ces moments charnières où un être fait autre chose, bifurque, décide. Pour ma part, j’ai plutôt tendance à me précipiter dans les décisions, plutôt qu’à les éviter. Je fonce, peut-être pour éviter de penser. Quand on court, on voit peu le paysage. Je me précipite sans doute pour voir ce qui se passera. Une drôle de façon de se rassurer. « Trop tard, c’est déjà fait ! » Je sais que beaucoup font l’inverse, à réfléchir parfois sans fin avant de prendre une décision. Je suis une impulsive. Comment dire cela autrement ? Alors ce qui coince, je le décoince et ensuite je vois si ça coince encore.
Cet amour d’enfant que j’ai eu la chance de vivre et que j’ai retrouvé dans un roman qui m’a fasciné, « Quand j’avais cinq ans, je m’ai tué » de Howard Buten. Ce que j’ai retrouvé dans ce roman, c’est le gâchis créé par les adultes dans un amour d’enfant d’une puissance folle. Dans la suite, « Le cœur sous le rouleau compresseur », le lecteur les retrouve adultes et leur relation est bien difficile, déséquilibrée. C’est ce que je n’ai pas vécu, la suite de cette histoire. Dans mon premier roman, je raconte, entre autres, un premier amour qui cesse à 18 ans parce que les chemins se séparent et comment, à l’âge adulte, il est possible de se retrouver et tout abandonner pour l’autre… ou pas. Alors ça coince, je ne sais pas. Oui, ce qui coince pour moi, c’est cette idée qu’on aurait pu avoir mille vies et qu’on en a choisi une seule, avec tous les renoncements inhérents aux choix.
Qu’est-ce que j’ai ressenti en écrivant :
Bien sûr, je sais en écrivant ce texte que je vous le soumettrai, c’est le jeu et cela influence évidemment mon écriture. C’est impossible autrement, un peu comme les chercheurs en ethnologie qui pratiquent l’observation participante et qui savent que leur présence a un effet sur les peuples dont ils étudient la culture.
J’ai choisi une consigne tirée d’un livre afin de ne pas la créer moi-même et d’anticiper ce que je pourrais écrire.
J’ai choisi la dernière consigne lue dans un livre que je suis en train de lire afin que la consigne vienne de l’extérieur, comme c’est le cas pour vous si vous essayez de relever le défi et de jouer avec moi à produire votre propre texte. Je le lirai avec grand plaisir en commentaire si vous avez envie de le partager.
J’ai apprécié ce moment. J’ai écrit comme cela me venait, un peu en écriture automatique. Je veux dire par là que j’ai écrit rapidement, sans me soucier ni du style, ni de la grammaire, ni même de l’intérêt du texte pour le lecteur. Cela me semble la méthode la plus adéquate en écriture thérapeutique car elle permet l’émergence de l’inconscient, par petites touches, bien sûr.
J’ai ressenti que j’ouvrais quelque chose. Cela m’a permis de comprendre un thème qui se répète dans mes romans et dont je ne comprenais pas bien l’origine. J’ai déjà hâte d’écrire le texte de demain.
En clôturant ce premier jour de mon défi, je ressens déjà un enrichissement profond. L’écriture, dans sa forme la plus brute et sincère, m’a ouvert une fenêtre sur des pensées et des souvenirs longtemps restés en sommeil. Ce voyage à travers les mots m’a permis de revisiter un passé oublié et de reconnaître les échos de ces expériences dans mes écrits actuels. Je réalise que chaque choix, chaque chemin non emprunté, façonne non seulement nos vies mais aussi notre art.
Alors que je me prépare pour le jour 2, je suis pleine d’anticipation pour les découvertes à venir, pour les mots qui attendent d’être libérés sur le papier.
Je vous invite à me rejoindre dans cette aventure d’écriture, à partager vos propres expériences et découvertes dans les commentaires. Ensemble, explorons les profondeurs insondées de notre être à travers le pouvoir libérateur de l’écriture.
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