Pourquoi je n’arrive pas à passer à l’action – Et comment l’écriture peut réenclencher l’élan

« Je voudrais agir, mais je n’y arrive pas. »

« Je suis fatiguée de remettre à plus tard. »

« J’ai envie, mais je suis figé(e). »

Ces phrases, tu les as peut-être déjà prononcées ou pensées en silence. Elles résonnent chez beaucoup d’entre nous, souvent dans les périodes où l’élan nous a quitté, où l’on se sent déconnecté de soi, du monde, du mouvement.

Et si, au lieu de se forcer à agir, on acceptait d’abord de plonger dans ce silence ? Et si, à travers l’écriture, on pouvait retrouver un chemin vers l’action — non pas l’action impérative, mais celle qui émerge, douce, organique, ancrée dans un vrai désir ?

Cet article participe à l’événement interblogueurs « Vos secrets pour passer à l’action ». Cette initiative est proposée par le blog Mon Bagage Culturel, qui propose des contenus pour développer sa culture générale. Je vous conseille cet article sur la littérature au XIXe siècle:

Pourquoi est-ce si difficile de passer à l’action ?

Le monde nous encourage à agir. Faire, produire, avancer. Mais dans certaines périodes de vie, cet appel à l’action devient à la fois sourd et violent. Parce que quelque chose en nous s’est figé.

Ce figement peut être d’origine multiple :

• Une fatigue mentale ou physique profonde,
• Une expérience traumatique,
• Un deuil non digéré,
• Une accumulation de micro-renoncements,
• Une perte de sens, de joie ou de direction.

Ce n’est pas un manque de volonté. C’est un corps qui dit : « stop ». Un psychisme qui se met en veille. Et pourtant, le monde continue de demander : « Qu’attends-tu pour t’y mettre ? »

Mais si la réponse était ailleurs ? Et si ce n’était pas un problème à régler, mais une invitation à s’écouter autrement ?

Le figement : quand le corps et le désir se mettent sur pause

Le figement est un phénomène connu en psychologie du trauma. C’est une réponse adaptative, au même titre que la fuite ou la lutte. Face à une situation trop menaçante ou trop douloureuse, le corps suspend le mouvement. Il gèle.

Ce figement n’est pas toujours spectaculaire. Il peut s’exprimer par :

• Une impossibilité à commencer une tâche,
• Une envie forte mais sans passage à l’acte,
• Une sensation d’être « loin de soi »,
• Une tendance à l’évitement ou à la dissociation.

Dans ces moments-là, les conseils du type « Il suffit de… » sont non seulement inutiles, mais parfois violents. Il ne suffit pas de vouloir. Il faut retrouver le contact avec son élan profond. Et cela passe souvent par l’écriture.

Écrire pour se reconnecter à soi (et non pour se forcer à agir)

L’écriture offre un espace de suspension. Elle ne demande pas de performance. Elle ne te demande pas d’aller mieux. Elle t’accueille tel que tu es.

Quand tu écris, tu ne produis pas. Tu déposes. Tu écoutes. Tu reconnectes des fils intérieurs que la fatigue ou la peur avaient détissés.

À travers l’écriture, tu peux :

• Te relier à ton paysage intérieur du moment,
• Identifier ce qui te paralyse vraiment (ce n’est pas toujours ce qu’on croit),
• Rendre audible une voix que tu avais étouffée,
• Créer une petite bulle de temps sécurisant,
• Te souvenir que tu as le droit de ne pas aller bien.

L’écriture peut être un outil de régulation douce. Une manière de dire « je suis encore en vie ».

Comment l’écriture relance doucement le mouvement

L’écriture est un commencement qui ne demande rien. Et c’est justement ce qui rend possible, peu à peu, le retour à l’action.

Quand tu écris régulièrement, sans but de performance, tu crées une routine douce. Tu honores un rendez-vous avec toi-même. Et cela agit en profondeur :

• Tu retrouves un espace d’autorité intérieure,
• Tu apprivoises le temps autrement,
• Tu te reconnectes à tes choix,
• Tu te surprends à avoir envie de quelque chose.

Un jour, sans que tu l’aies programmé, tu fais quelque chose que tu n’avais plus fait depuis longtemps. Une petite action. Un appel. Une promenade. Un projet. L’élan est revenu. Pas parce que tu t’es forcé(e). Parce que tu t’es reconnecté(e).

Écriture et passage à l’action : une alchimie intérieure

Il y a une forme d’alchimie dans le lien entre écriture et action. Parce qu’à travers les mots, tu ne fais pas que t’exprimer. Tu t’alignes. Tu t’écoutes vraiment. Et cet alignement permet une forme d’énergie.

On pense souvent que l’action vient de la volonté. Mais elle vient souvent du désir. Et le désir ne supporte ni pression, ni injonction. Il surgit quand tu lui fais de la place.

L’écriture est un rituel de dégagement. Elle nettoie les couches de « je dois », « je devrais », « je n’y arriverai pas ». Elle dégèle. Elle libère.

C’est cela, passer à l’action par l’écriture : ne pas se forcer à bouger, mais se permettre de vouloir à nouveau.

5 manières d’écrire quand on se sent figé(e)

1. Le mot du jour : choisis un mot qui reflète ton état (ex : brume, attente, fatigue) et écris autour. Pas besoin de phrases complètes.
2. La question douce : « De quoi ai-je besoin aujourd’hui ? » Ne cherche pas de bonne réponse. Juste, laisse venir.
3. La lettre non envoyée : écris à quelqu’un (ou à toi-même) sans intention de transmettre. Juste pour poser.
4. Le fragment sensoriel : décris une sensation, un objet, un geste. Cela permet de se reconnecter au corps, au réel.
5. La phrase à répéter : « Je peux commencer petit. » Tu peux l’écrire vingt fois, lentement.

Conclusion : Réhabiliter les petits commencements

Dans un monde qui valorise la vitesse et les résultats, il est urgent de réhabiliter le petit mouvement invisible, celui qui ne se voit pas mais qui transforme.

L’écriture est un commencement sans bruit. Une façon de dire : « Je suis encore là. Je ne fais pas encore, mais j’habite à nouveau mon espace intérieur. »

Tu n’as pas besoin d’un grand plan pour retrouver l’élan. Tu peux commencer par un mot. Une phrase. Une page. Et laisser ce mouvement écrire l’action à venir.

Pour aller plus loin :

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