La procrastination n’est pas votre ennemie : et si elle avait un message à vous transmettre ?
Réhabiliter la procrastination
Nous avons tous déjà connu ce moment où l’on repousse une tâche importante, où l’on trouve mille et une distractions au lieu de se concentrer sur ce que l’on doit vraiment faire. La procrastination est souvent perçue comme une forme de paresse, un manque de volonté, voire un défaut de caractère. Mais et si elle était bien plus que cela ? Et si, au lieu de la combattre, nous apprenions à l’écouter ?
Plutôt que de la voir comme un obstacle, envisageons la procrastination comme un message que notre inconscient tente de nous transmettre. Cet article propose une approche bienveillante et introspective pour comprendre notre relation à la procrastination, l’intégrer à notre processus d’écriture et l’utiliser comme un levier de transformation personnelle.
La procrastination comme symptôme d’un conflit intérieur
Avant de se juger trop sévèrement, il est essentiel de reconnaître que la procrastination n’est pas simplement un manque de discipline. Elle révèle souvent un conflit intérieur plus profond. Plusieurs causes psychologiques peuvent expliquer pourquoi nous retardons l’action :
La peur de l’échec (ou de la réussite)
Paradoxalement, l’une des raisons majeures de la procrastination est la peur de l’échec. Lorsque nous avons des attentes très élevées, nous pouvons ressentir une anxiété paralysante à l’idée de ne pas réussir. De manière plus subtile, la peur de la réussite peut aussi provoquer ce blocage : si je réussis, qu’est-ce que cela changera dans ma vie ?
Le perfectionnisme paralysant
Certains auteurs procrastinent parce qu’ils veulent que leur écriture soit parfaite du premier coup. Cette exigence les empêche de se lancer, par crainte de produire quelque chose d’imparfait.
Un besoin de sens et d’alignement
Parfois, la procrastination est un signal que la tâche en question ne résonne pas pleinement avec nos aspirations profondes. Si nous ne percevons pas l’importance d’une écriture ou d’un projet, nous avons naturellement tendance à l’éviter.
Une fatigue émotionnelle
Procrastiner peut aussi être le symptôme d’un épuisement mental ou émotionnel. Nous ne sommes pas des machines, et il est parfois nécessaire d’accepter de ralentir pour mieux repartir.
Un dialogue intérieur pour comprendre sa procrastination
Au lieu de nous blâmer pour notre procrastination, nous pouvons chercher à comprendre ce qu’elle essaie de nous dire.
Exercice d’écriture thérapeutique : Dialoguer avec sa procrastination
Plutôt que de lutter contre elle, donnons-lui une voix. Voici un exercice simple et puissant pour explorer ce qu’elle signifie pour nous :
- Donnez une voix à votre procrastination. Imaginez que votre procrastination est une personne qui vous parle. Que vous dit-elle ? Pourquoi agit-elle ainsi ?
- Répondez-lui. En tant que votre propre allié, dialoguez avec elle. Remerciez-la d’essayer de vous protéger, mais expliquez-lui pourquoi vous avez besoin d’avancer malgré ses mises en garde.
- Rédigez un engagement concret. Écrivez une petite action que vous pouvez accomplir aujourd’hui pour amorcer un mouvement, sans pression ni jugement.
Cet exercice permet de mettre des mots sur nos blocages et de transformer une source de culpabilité en une opportunité de dialogue avec soi-même.
Transformer la procrastination en outil créatif
Au lieu de la voir comme une paralysie, nous pouvons considérer la procrastination comme une phase de gestation créative. Certaines idées ont besoin de maturer avant d’être couchées sur le papier. Voici quelques stratégies pour l’exploiter positivement :
Laisser reposer les idées
Si vous ressentez une forte résistance à l’écriture, essayez de voir si ce n’est pas un besoin inconscient de digestion. Laisser une idée en sommeil pendant quelques jours peut permettre à votre esprit de trouver un angle plus naturel pour l’aborder.
Changer de support
Parfois, changer le support sur lequel on écrit (passer du clavier au carnet, par exemple) peut permettre de contourner un blocage.
Transformer l’anxiété en écriture
Si vous ressentez une anxiété en lien avec votre écriture, utilisez-la comme matériau. Écrivez sur votre peur de ne pas réussir, sur votre doute. Intégrer ses émotions dans l’écriture permet souvent de les transcender.
Se fixer des étapes réalistes
Au lieu d’envisager la tâche dans sa totalité, découpez-la en actions plus petites et accessibles. Par exemple, écrivez une phrase, puis une autre. Peu à peu, vous avancerez sans vous en rendre compte.
Conclusion : Ne plus lutter, mais composer avec
La procrastination n’est ni un défaut ni un ennemi à combattre. Elle est un signal, un langage que notre inconscient utilise pour nous alerter sur nos peurs, nos besoins et nos aspirations profondes. Plutôt que de nous flageller pour nos retards, nous pouvons apprendre à l’écouter et à nous en servir comme un outil de compréhension et de transformation.
L’écriture est une formidable médiatrice entre notre esprit conscient et nos émotions profondes. En acceptant de dialoguer avec notre procrastination, nous pouvons transformer ce qui semblait être un blocage en une opportunité de création et d’épanouissement personnel.
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6 commentaires
Magalie VERNET-HANOTAUX
Ton article sur la procrastination est une véritable révélation. Plutôt que de la considérer comme un ennemi, prenons le temps de l’écouter et de comprendre les messages que notre inconscient cherche à nous transmettre. J’aime beaucoup cette approche bienveillante et introspective qui offre une nouvelle perspective pour transformer – voir sublimer – la procrastination. Merci pour cette analyse profonde et éclairante !
Daf Vador
Article des plus intéressant. Je m’y retrouve bcp. Trop perfectionniste, cela m’a mené à un petit burnout récemment. Heureusement, je pratique un peu l’écriture, le soir. Cela me permet de me recentrer, et de dégager les points positifs. Le lendemain, je suis frais, dispo et plein d’énergie pour attaquer mes projets et défis. ⚡️
Pascal
Oui Olivia, c’est tout à fait ça, tout y est. ton article fait ressortir toute la panoplie de la procrastination Perso je l’appel le ‘timing stratégique’ 😄, ça donne bonne conscience et j’en profite pour paufiner mes actions à venir. Bravo pour cet article.
MJF_Vivre-de-Sa-Plume
Ah, la procrastination… ce doux mélange entre ‘je le ferai demain’ et ‘pourquoi je me sabote moi-même ?’ 🤯😂 J’adore la façon dont tu explores l’idée qu’elle n’est pas juste une question de flemme, mais un message inconscient. Ça donne une perspective bien plus intéressante (et moins culpabilisante).
Le lien avec l’écriture thérapeutique me parle beaucoup aussi. Mettre sur papier ce qu’on évite, c’est souvent le premier pas pour débloquer la situation. Peut-être qu’au lieu de se battre contre la procrastination, on devrait juste apprendre à mieux l’écouter… 🤔
Bref, super article, ça donne matière à réflexion (et peut-être un peu moins d’excuses pour repousser ce que j’ai à faire 😂). Merci pour cette lecture !
Sylvie
Merci pour cet article qui donne des pistes pour comprendre et s’adapter à certains de nos comportements. J’aime bien l’idée de dialoguer par écrit avec notre procrastination: il est certain que beaucoup d’éléments d’analyse doivent en ressortir !
Dorvale
Plutôt que culpabiliser, se dire qu’on manque de discipline, on va donner à notre procrastination une voix, histoire d’affronter nos peurs, et écrire un dialogue avec elle : génial ! Ça me donne envie d’essayer, juste pour voir ce qu’elle aurait à me dire…
Merci pour se changement de perspective !