Correspondances : écrire à l’autre pour s’entendre soi
Il y a des lettres qui n’ont jamais été envoyées.Des lettres qu’on garde, qu’on replie soigneusement dans un carnet ou dans un dossier numérique. Des mots adressés à quelqu’un — ou à personne. Ces lettres silencieuses sont pourtant parmi les plus sincères. Elles témoignent de ce besoin fondamental de l’être humain : penser en s’adressant, élaborer le monde en le racontant à un autre. Depuis toujours, les correspondances ont accompagné la pensée. Elles sont devenues, pour beaucoup d’auteurs et de chercheurs, le lieu d’un travail intérieur autant qu’intellectuel. Elles constituent une forme d’écriture à deux voix, où le monde extérieur et le monde intime se rencontrent, se heurtent, se fécondent.Dans cet…
Quand le corps devient récit : écrire à partir de ce qu’il ressent
Nous vivons d’abord dans un corps. Avant même d’avoir des mots, nous avons eu des sensations : le chaud, le froid, le manque, la sécurité. Ce corps, premier lieu du vécu, a gardé la mémoire de tout ce qui a traversé notre existence, parfois bien au-delà de ce dont nous nous souvenons consciemment. Il se souvient des gestes de soin, mais aussi des silences, des absences, des tensions. Quand la parole n’était pas encore possible, c’est lui qui parlait. Et, souvent, il continue. Écrire le corps, c’est s’aventurer dans ce territoire où la mémoire se mêle à la sensation, où les émotions s’expriment à travers la peau, le souffle ou…
Écriture de soi, écriture thérapeutique, thérapie narrative : trois chemins pour reprendre la plume de sa vie
Nous vivons dans des histoires. Certaines sont douces, elles nous accompagnent comme un fil de soie, nous donnent un ancrage et une continuité. D’autres sont lourdes, répétées si souvent qu’elles se sont gravées dans notre chair : “Tu n’y arriveras jamais.”, “Tu es fragile.”, “Tu es comme ton père.” Ces récits dominants deviennent parfois des prisons. Alors, un jour, vient le besoin de reprendre la plume. D’écrire pour se souvenir, pour se dire autrement, pour se libérer. Mais écrire sur soi ne recouvre pas une seule pratique : il existe l’écriture de soi, tournée vers la mémoire et la trace ; l’écriture thérapeutique, qui fait des mots un chemin de soin ; et la thérapie narrative, qui,…
Quand l’écriture résiste : que révèle ce blocage ?
Écrire semble simple : un stylo, une feuille, quelques minutes de silence. Pourtant, ceux qui pratiquent l’écriture de manière régulière savent que ce geste en apparence anodin se heurte parfois à une force invisible. On voudrait écrire, mais on ne peut pas. Le carnet reste fermé, les phrases s’interrompent, l’élan se brise. Cette expérience universelle porte un nom : la résistance. La résistance à écrire n’est pas seulement une difficulté technique ou un manque d’inspiration. Elle dit quelque chose du rapport intime que chacun entretient avec ses propres mots. Elle révèle la peur de se confronter à soi, l’influence du regard imaginaire des autres, les traces laissées par l’histoire personnelle.…
Le jour où j’ai osé écrire : comment l’écriture a changé ma vie
Il y a des jours qui marquent une frontière. Des jours où rien ne paraît visible à l’extérieur, et pourtant, tout se transforme à l’intérieur. Aujourd’hui, je vais parler un peu de moi. Non pas pour raconter ma vie dans le détail, mais parce que je crois que nos histoires personnelles peuvent parfois susciter réflexions et mouvements. Si je partage ce chemin, c’est pour te montrer comment un simple geste — oser écrire — a changé profondément ma manière de vivre, et comment il peut, peut-être, t’aider toi aussi à franchir un seuil. Cet article est écrit dans le cadre du carnaval d’articles “Oser changer sa vie” organisé par le blog Changer de vie et voyager.…
Autobiographie et mémoire : réveiller ses souvenirs avec des outils concrets
Écrire son autobiographie n’est pas seulement une affaire de style ou de structure. C’est avant tout un travail de mémoire. Pourtant, bien des personnes qui souhaitent se lancer dans ce projet se heurtent rapidement à un obstacle : comment retrouver ses souvenirs ? La mémoire semble capricieuse. Certains épisodes ressurgissent avec une précision troublante, tandis que d’autres demeurent flous, voire inaccessibles. On se souvient d’un visage mais pas d’un nom, d’un parfum mais pas du lieu, d’une émotion mais pas de l’événement qui l’a déclenchée. Cet article explore la question de la mémoire en autobiographie. Comment réveiller les souvenirs ? Quels outils symboliques et sensoriels peuvent accompagner ce travail ? Et en…
Pourquoi écrire son autobiographie ? Toutes les raisons de transformer sa vie en récit
Un jour, la pensée surgit : « Il faudrait que je raconte ma vie. »Ce n’est pas toujours un projet clair, encore moins un rêve littéraire. C’est parfois un murmure, discret mais insistant, qui traverse les années : l’impression qu’il manque un geste, celui de mettre en récit ce qui a été traversé. Pourquoi écrire son autobiographie ? Pourquoi éprouver ce besoin de coucher sur le papier une existence, alors que tant d’instants semblent déjà enfouis, oubliés, parfois même confus ? Parce que l’autobiographie n’est pas qu’un miroir tourné vers soi. Elle est une manière de transmettre, de briser des silences, de donner sens à ce qui semblait morcelé, d’offrir une…
Choisir une forme narrative : thème, fil conducteur et cohérence
Écrire son autobiographie est un projet à la fois intime et exigeant. Au moment de poser ses souvenirs sur la page, une question surgit rapidement : quelle forme donner à ce récit de vie ? Doit-on suivre un déroulement chronologique classique, de l’enfance à l’âge adulte, ou bien sélectionner un thème autobiographique comme fil conducteur ? Est-il possible de préférer une écriture en fragments, ou encore d’adopter des formes plus originales comme le journal ou la lettre ? Derrière cette décision apparemment technique se joue bien davantage qu’un simple choix de style. La forme narrative d’une autobiographie n’est jamais neutre : elle engage une manière de penser sa vie, de la…
Le pacte autobiographique : oser se dire à soi-même et aux autres
Écrire sa vie, c’est franchir une frontière invisible.Ce n’est pas seulement accumuler des souvenirs, ni aligner des dates. C’est accepter de se montrer tel que l’on est — ou tel qu’on se perçoit aujourd’hui. Derrière chaque récit de soi se cache une promesse, parfois consciente, parfois muette : « Je vais dire vrai. » Vrai à ma manière, avec mes mots, mes silences, mes hésitations. Cette promesse n’est pas un détail. Elle est au cœur de l’autobiographie. C’est ce que le critique Philippe Lejeune a nommé en 1975 le pacte autobiographique : un engagement entre celui qui écrit et celui qui lit, mais aussi un dialogue intime avec soi-même. Avant même de poser la…
Quand les souvenirs débordent : comment écrire son autobiographie sans se perdre
Quand la mémoire s’invite toute entière Tu t’assois pour écrire.Le carnet est ouvert, le stylo prêt.Et soudain, une odeur, un mot, un bruit venu de dehors… Des images affluent par vagues :— Le jour où tu as quitté ta maison d’enfance.— Le parfum des draps séchés au soleil chez ta grand-mère.— La dispute qui t’a laissé·e sans voix pendant des années.— Les rires, les silences, les gestes oubliés qui reviennent comme s’ils avaient attendu derrière une porte. Ces souvenirs se pressent, se bousculent, s’interrompent. Tu ne sais plus par où commencer. Chaque phrase t’ouvre une autre porte, et bientôt tu te retrouves au milieu d’un labyrinthe de mémoire. Écrire son…