Écriture thérapeutique : écrire seule ou être accompagnée, quelle différence ?
Il arrive souvent que l’on commence à écrire sans projet précis, presque sans intention formulée, simplement parce qu’à un moment donné quelque chose, à l’intérieur, cherche un espace pour se poser, pour se dire autrement que dans la pensée, autrement que dans le silence, autrement aussi que dans la parole adressée à l’autre. Beaucoup de personnes écrivent ainsi depuis longtemps, parfois depuis l’enfance ou l’adolescence, parfois plus tard, dans un moment de bascule, de fatigue intérieure, de crise ou de transition, avec cette intuition diffuse que l’écriture leur permet de tenir, de respirer un peu mieux, de faire circuler ce qui, autrement, resterait coincé à l’intérieur. Et bien souvent, cette…
Les bienfaits de l’écriture sur la connaissance de soi
On parle souvent de l’écriture comme d’un moyen de s’exprimer, de se libérer, de “se faire du bien”. Mais, au-delà de ces formules devenues presque automatiques, l’écriture possède une autre fonction, plus discrète et plus profonde : elle permet de se connaître autrement. Non pas se connaître au sens d’un inventaire de traits de personnalité, ni d’une analyse intellectuelle de soi, mais se rencontrer, dans une forme de présence plus juste, plus nuancée, plus incarnée. Écrire, lorsqu’on le fait dans un cadre respectueux de son rythme et de sa singularité, devient un espace d’élaboration intérieure. Un lieu où quelque chose de soi peut apparaître, non pas sous la contrainte, mais…
L’importance des rituels dans notre vie : pourquoi écrire chaque jour nous transforme
Il existe, dans la vie psychique, des mouvements que nous percevons à peine.Ils n’ont rien de spectaculaire : ils ne crient pas, ne renversent pas tout, ne bouleversent pas l’existence en un instant.Ce sont des mouvements minuscules, presque infimes — des gestes qu’on répète, des repères qu’on installe, des moments où l’on revient à soi. On les appelle des rituels. Longtemps, on a pensé que les rituels étaient des traditions anciennes, des pratiques religieuses ou familiales.Mais la psychologie contemporaine montre autre chose : les rituels ne sont pas un héritage du passé, ce sont des structures internes qui organisent la vie psychique.Sans eux, le monde intérieur se fragmente plus facilement,…
Écrire avant de penser : ce que révèlent les trois pages du matin
Il existe un moment du matin où l’esprit n’a pas encore repris sa pleine vitesse. Un instant suspendu, entre la fin de la nuit et le début de la journée, où les pensées se cherchent, où le corps flotte encore dans un entre-deux. C’est un temps fragile, silencieux, que l’on traverse souvent sans y prêter attention. Pourtant, c’est là que se dit quelque chose de nous, quelque chose que la journée n’autorise pas toujours à entendre. C’est dans cet espace précaire que Julia Cameron a imaginé ses Morning Pages. Dans son livre devenu culte, The Artist’s Way, elle propose d’écrire trois pages chaque matin, à la main, sans réfléchir, sans s’arrêter, sans…
En quoi l’écriture autobiographique est thérapeutique
L’écriture autobiographique a souvent été perçue comme un geste littéraire : raconter sa vie, témoigner, transmettre. Mais pour celui ou celle qui écrit, ce geste dépasse de loin la dimension esthétique. Écrire sur soi, c’est aussi se soigner. Derrière les récits intimes, les journaux, les lettres à soi-même, se joue un processus psychique profond : celui de la mise en sens, de la symbolisation et, parfois, de la réparation intérieure. Écrire pour se relier à soi : une fonction de réunification Lorsque l’on traverse une épreuve, un bouleversement ou une transition, notre vécu se fragmente. L’esprit tente de comprendre, le corps encaisse, les émotions se dispersent. L’écriture autobiographique vient alors…
Écrire, être lu, se découvrir : le pouvoir d’une lecture thérapeutique du texte
Il y a des textes qui s’écrivent comme des appels.Ils naissent d’un élan plus fort que nous : la nécessité de comprendre, d’apaiser, de dire enfin.Mais un texte, à lui seul, ne suffit pas toujours.Entre ce qu’on écrit et ce qu’on vit, il reste souvent une zone d’ombre, un lieu où la parole a besoin d’un autre pour se déplier.C’est là qu’intervient la lecture thérapeutique : non pas une analyse du texte, mais une écoute du vivant qui s’y manifeste. Écrire : le premier geste du travail sur soi Tout commence par un geste simple : celui d’écrire.Avant même d’être un acte artistique, l’écriture est un acte de régulation.Elle permet…
Quand la poésie devient soin : écrire pour redonner forme au chaos
Quand les mots du quotidien ne suffisent plus, la poésie vient souvent comme une parole plus juste.Elle surgit dans les moments où la prose se brise, où parler ne suffit plus.Ce n’est pas un geste esthétique, mais un geste vital : une manière de survivre à l’intérieur du monde.La poésie n’explique pas la douleur, elle lui donne un rythme. Elle ne décrit pas la blessure, elle la met en forme. Écrire un poème, c’est respirer autrement quand tout en soi se tait. C’est donner une pulsation au silence, une structure à l’émotion.La poésie ne cherche pas à raconter une histoire. Elle accueille ce qui déborde. Elle est la preuve que,…
Écrire à partir de ses lectures
Lire : un acte d’accueil, un prélude à l’écriture On croit souvent que la lecture et l’écriture sont deux gestes séparés : lire pour comprendre, écrire pour s’exprimer.Mais c’est une illusion. La lecture est un acte d’ouverture : on s’offre au texte d’un autre comme on se confierait à une présence silencieuse.On se laisse traverser.Et dans cette traversée, quelque chose se réveille : un souvenir, une émotion, une phrase que l’on aurait pu écrire soi-même. Lire, c’est déjà écrire un peu — dans la tête, dans le corps, dans les marges.L’écriture, elle, n’est souvent qu’une continuation du geste de lecture : la réponse à un appel que l’on a entendu…
Correspondances : écrire à l’autre pour s’entendre soi
Il y a des lettres qui n’ont jamais été envoyées.Des lettres qu’on garde, qu’on replie soigneusement dans un carnet ou dans un dossier numérique. Des mots adressés à quelqu’un — ou à personne. Ces lettres silencieuses sont pourtant parmi les plus sincères. Elles témoignent de ce besoin fondamental de l’être humain : penser en s’adressant, élaborer le monde en le racontant à un autre. Depuis toujours, les correspondances ont accompagné la pensée. Elles sont devenues, pour beaucoup d’auteurs et de chercheurs, le lieu d’un travail intérieur autant qu’intellectuel. Elles constituent une forme d’écriture à deux voix, où le monde extérieur et le monde intime se rencontrent, se heurtent, se fécondent.Dans cet…
Quand le corps devient récit : écrire à partir de ce qu’il ressent
Nous vivons d’abord dans un corps. Avant même d’avoir des mots, nous avons eu des sensations : le chaud, le froid, le manque, la sécurité. Ce corps, premier lieu du vécu, a gardé la mémoire de tout ce qui a traversé notre existence, parfois bien au-delà de ce dont nous nous souvenons consciemment. Il se souvient des gestes de soin, mais aussi des silences, des absences, des tensions. Quand la parole n’était pas encore possible, c’est lui qui parlait. Et, souvent, il continue. Écrire le corps, c’est s’aventurer dans ce territoire où la mémoire se mêle à la sensation, où les émotions s’expriment à travers la peau, le souffle ou…


































