écriture introspective pour retrouver le vrai self
Psychologie

Quand je ne suis plus moi : écrire pour démasquer le faux self

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Le masque que l’on ne voit plus

Il y a des jours où tout semble fonctionner : tu fais ce qu’il faut, tu dis ce qu’il faut, tu donnes l’image attendue. Mais le soir venu, un vide t’envahit. Tu te sens étrangement absent à ta propre vie. Comme si tu avais traversé la journée en costume de toi-même.

Ce sentiment d’être déconnecté de soi, de jouer un rôle sans même s’en rendre compte, peut devenir chronique. Tu fonctionnes. Tu avances. Mais tu ne vis plus vraiment.

Ce phénomène porte un nom en psychologie : le faux self. Et il est bien plus répandu qu’on ne le pense.


Qu’est-ce que le faux self ?

Le concept de faux self a été développé par le pédiatre et psychanalyste britannique Donald Winnicott. Il décrit un mécanisme de défense adaptatif, construit dès l’enfance, lorsqu’on ressent que notre élan spontané n’est pas le bienvenu. Trop sensible, trop bruyant, trop vivant.

Alors on s’adapte. On devient ce que l’autre attend. On porte un masque social. Et peu à peu, ce masque devient une personnalité de façade. On perd le contact avec son vrai self, sa partie vivante, sensible, authentique.

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Cette dissociation entre le faux self et le vrai self est à l’origine de nombreux mal-êtres : vide existentiel, perte de sens, blocage créatif, dépression.

Consigne d’écriture : Écris une scène où tu joues un rôle pour être aimé. Que dis-tu ? Que ressens-tu intérieurement ? Que se passerait-il si tu cessais de faire semblant ?

Comment se construit le faux self ?

Dès l’enfance, on capte intuitivement ce qui est autorisé. Un parent distant, une ambiance exigeante, une mère dépressive : on comprend que certaines émotions dérangent. Alors on les enfouit. On s’ajuste.

Le faux self se construit sur une base de croyances implicites :

  • « Si je suis moi-même, je serai rejeté. »
  • « Si je déçois, je ne suis pas aimable. »
  • « Si je veux être accepté, je dois me taire. »

Ce sont ces croyances qui fondent une personnalité adaptée, brillante parfois, mais déconnectée. Et cette déconnexion peut durer des années.

Consigne d’écriture : Reviens à un souvenir d’enfance où tu as senti que « être toi » n’était pas permis. Quelle décision as-tu prise ce jour-là ? Quel masque as-tu adopté ?

Les signes du faux self à l’âge adulte

Comment reconnaître un faux self aujourd’hui ? Voici quelques signes :

  • Tu ressens un décalage entre ce que tu vis et ce que tu ressens.
  • Tu dis souvent oui alors que tu penses non.
  • Tu as du mal à exprimer tes émotions profondes.
  • Tu ressens un vide, une fatigue chronique.
  • Tu as l’impression d’être en représentation constante.

Sortir du faux self commence par cette prise de conscience. Ce moment où tu sens que quelque chose en toi appelle à plus de vérité.

Consigne d’écriture : Choisis un moment récent où tu t’es senti·e déconnecté de toi. Raconte-le du point de vue de ton vrai self. Qu’aurait-il voulu faire, dire, refuser ?


Sortir du faux self : vers une reconnexion à soi

Pour sortir du faux self, il ne s’agit pas de rejeter ce qu’on a été, mais d’ajouter de l’espace pour ce que l’on est vraiment. C’est un chemin de reconnexion à soi-même.

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Quelques pistes pour amorcer ce changement :

  • Créer un espace sans jugement (journaling, solitude choisie, accompagnement bienveillant).
  • Observer ses automatismes de suradaptation.
  • Prendre le risque du « non », poser ses limites.
  • Identifier les voix intérieures qui ne sont pas les tiennes.

Consigne d’écriture : Fais dialoguer ton faux self et ton vrai self. Que se disent-ils ? Lequel aimerais-tu écouter aujourd’hui ?

L’écriture pour retrouver sa vraie identité

L’écriture est un outil puissant pour se reconnecter à son vrai self. Elle permet de poser les masques, d’écouter ce qui monte, même si c’est flou, même si c’est fragile.

Écris sans objectif. Sans style. Sans obligation de réussir. Juste pour laisser sortir ce qui se tait depuis trop longtemps.

Quelques suggestions :

  • Le journaling matinal sans filtre.
  • Écrire en commençant par « je ressens que… »
  • Ne pas relire tout de suite. Laisser les mots faire leur travail en toi.

Consigne d’écriture : Pendant 10 minutes, écris sans t’arrêter, depuis un espace sincère. Puis relis doucement : qu’est-ce qui sonne juste ?

Une vie plus simple, plus vivante

Quand tu commences à écouter ton vrai self, ta vie change. Pas toujours spectaculairement. Mais quelque chose devient plus fluide. Moins contraint.

Tu retrouves des élans oubliés. Des envies enfouies. Tu réclames ta place, pas pour briller, mais pour respirer.

Consigne d’écriture : Imagine une journée où tu vis pleinement depuis ton vrai self. Que changerais-tu ? Que déciderais-tu différemment ?

Conclusion

Sortir du faux self est un chemin de douceur et de courage. Ce n’est pas un saut. C’est un glissement vers plus de vérité. L’écriture peut être ce pont.

Tu n’as pas à devenir quelqu’un d’autre. Tu as simplement à redevenir toi.

Et peut-être que plume après plume, mot après mot, tu retrouveras ce souffle qu’on appelle l’authenticité. Et toi ? T’es-tu déjà surpris·e à jouer un rôle qui ne te ressemble pas ? Partage ton ressenti en commentaire, ou une phrase qui t’a touché dans l’article. Je lis tout avec attention.

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Psychologue et écrivain, je partage dans mon site des articles sur l'écriture thérapeutique.

7 commentaires

  • Mjf@vivre-de-sa-plume.com

    Oh wow… là, on touche un point ultra sensible. 😶‍🌫️
    Ce concept de faux-self, je le connais un peu trop bien.
    Et ton article me le renvoie en pleine face, mais avec bienveillance.
    C’est dingue comme on peut s’habituer à jouer un rôle…
    Merci pour ce rappel salutaire : l’authenticité, c’est pas un hashtag mignon, c’est un retour à soi.
    Et ton texte le dit avec justesse et profondeur ✍️💥

  • Beni d'Éveil des hypersensibles

    Merci pour ton bel article ! 😉 Il a réveillé des souvenirs en moi quand j’ai été prisonnière du faux self (pour des questions de « survie »). C’est le cas de beaucoup de personnes hypersensibles comme moi, souvent en décalage par rapport aux autres. À présent, je suis dans le vrai self, authentique à 100 %. L’écriture est transformatrice et libératrice. Elle nous lance un appel à l’authenticité.

  • Sylvie

    Merci pour cette explication sur le faux self : une découverte pour moi.
    Je trouve ton dernier conseil d’écriture particulièrement percutant !

  • Jackie

    Ton article m’a fait l’effet d’un miroir : inconfortable parfois, mais profondément nécessaire. Écrire en contournant le faux-self, c’est comme retrouver sa voix après l’avoir longtemps modulée pour plaire. Merci pour cette invitation à oser l’authenticité, même (et surtout) quand elle tremble un peu.

  • tegawendeco

    Olivia, Merci encore pour ce nouveau partage où une fois de plus tu fais preuve de générosité avec tes consignes de lecture. Tu nous aides à aller plus loin et faire tomber les masques. Un cheminement nécessaire pour une vie plus alignée.

  • Détélina

    Bonjour,
    Quel concept intéressant qui se retrouve chez de nombreuses personnes certainement sans qu’elles soient conscientes. J’aime beaucoup les solutions que tu proposes pour se retrouver et exprimer sa vraie nature.

  • Sabine

    Ce concept de faux self me parle énormément, car je me suis longtemps sentie « à côté de moi-même », coincée dans un rôle que je pensais nécessaire pour être aimée, acceptée, reconnue. C’est en écrivant, justement, que j’ai commencé à faire tomber les masques. Ce processus de reconnexion est lent, parfois inconfortable, mais profondément libérateur. J’ai particulièrement été touchée par cette phrase : « Tu n’as pas à devenir quelqu’un d’autre. Tu as simplement à redevenir toi. » Merci pour ce bel accompagnement par les mots.

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