somatisation
Psychologie

Douleurs physiques inexpliquées : et si l’écriture devenait votre alliée ?

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Certains matins, le corps se réveille avant nous. Avant même que les pensées ne se mettent en marche, il dit quelque chose. Il parle dans la nuque raidie, dans le ventre noué, dans la cage thoracique oppressée. Il parle sans mots. Et parfois, il hurle.

Je reçois souvent des personnes qui me disent :

« Tout va bien dans ma vie. Pourtant, je suis épuisé(e), j’ai mal partout, je me réveille déjà fatigué(e). » Ces douleurs ne sont pas toujours « médicalisables ».

Les examens sont normaux. Les traitements ne font pas grand-chose. Alors, que reste-t-il ? L’écriture. Non pas comme un remède miracle, mais comme un espace. Un lieu d’écoute, de reconnaissance, de mise en mots.

Ce que je vais explorer avec vous aujourd’hui, ce n’est pas un mode d’emploi. C’est une invitation à un dialogue différent avec ce corps qui souffre. Et si vous preniez le stylo comme on prend la main de quelqu’un qu’on n’a jamais vraiment écouté ?


Quand le corps devient langage

On appelle « somatisation » ce phénomène où les émotions, les chocs, les non-dits prennent la voie du corps pour s’exprimer. Ce mot peut paraître technique, presque méprisant, comme s’il s’agissait d’une illusion. Mais non. Somatiser, ce n’est pas inventer. C’est dire autrement. C’est le langage de l’indicible.

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La mémoire du corps est une mémoire ancienne. Elle précède les mots. Avant même que nous ayons appris à parler, nous avons appris à ressentir. Et parfois, ce qui a été trop douloureux à vivre est resté bloqué là, dans les tissus, dans les muscles, dans le souffle.

Bessel van der Kolk, dans Le corps n’oublie rien, montre combien les traumas passés peuvent laisser des traces dans le système nerveux. Ces traces ne sont pas figées. Elles cherchent une issue. Et l’écriture peut être cette issue.


Ce que l’écriture permet

L’écriture met en mouvement. Elle permet de transformer ce qui était figé. Elle permet de voir autrement.

Quand vous écrivez, vous ne parlez pas seulement avec votre tête. Vous parlez avec vos sensations, vos images internes, votre rythme propre. Vous vous donnez le droit de dire ce que vous ne pourriez peut-être pas dire à voix haute.

James Pennebaker, chercheur en psychologie, a montré que l’écriture expressive régulière pouvait réduire les symptômes liés au stress, améliorer le sommeil, renforcer l’immunité. Mais au-delà des chiffres, ce que je vois chaque jour, ce sont des personnes qui reprennent une forme de pouvoir sur leur expérience.


Une expérience à tenter : donner la parole à votre douleur

Je vous propose un exercice. Il peut être bouleversant. Ne le faites que si vous vous sentez suffisamment sûr(e) de vous. Et si quelque chose résiste, respectez cette résistance.

Consigne : Choisissez une douleur ou une tension dans votre corps. Cela peut être une douleur récurrente (maux de tête, dos, ventre…), ou une sensation passagère.

  1. Installez-vous au calme, stylo et cahier en main.
  2. Fermez les yeux quelques instants. Visualisez cette zone du corps. Quelle couleur a-t-elle ? Quelle texture ? Quelle émotion y est liée ?
  3. Puis, écrivez. Donnez-lui la parole. Si cela vous aide, commencez par :

« Je suis ta douleur dans… et je veux te dire que… »

Ne cherchez pas la beauté littéraire. Cherchez la vérité émotionnelle. Laissez parler cette part de vous qui a été longtemps ignorée.

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Vous pouvez ensuite répondre. Entamer un dialogue. Noter ce que cela réveille. Et, si besoin, en parler à un professionnel.


Ce que cela change

Ce type d’écriture n’est pas un journal intime classique. C’est un acte symbolique. Une re-connexion. Vous sortez de la posture passive (« je subis cette douleur ») pour entrer dans une posture d’écoute active (« je dialogue avec cette douleur »).

Certaines personnes me disent ensuite : « Ma douleur est toujours là, mais elle ne me fait plus peur. » Ou : « Elle s’est adoucie, comme si elle avait été entendue. »

C’est cela, l’effet de l’écriture. Non pas l’effacement, mais l’apprivoisement.


Une pratique à cultiver

Vous pouvez reprendre cet exercice régulièrement. Une fois par semaine. Une fois par mois. Ou chaque fois qu’une douleur revient.

Vous pouvez aussi enrichir cette pratique :

  • en dessinant la douleur après l’avoir écrite ;
  • en y associant un mot, une métaphore ;
  • en relisant vos textes avec tendresse, comme on relit une lettre d’une amie en souffrance.

Ce que vous écrivez devient un espace de soin. Un lieu à vous.


En guise de conclusion :

Peut-être que votre douleur n’est pas « dans votre tête ». Elle est dans votre histoire. Dans vos cellules. Dans vos silences. Et si vous commenciez à lui prêter attention autrement ?

Prenez un cahier. Choisissez un stylo que vous aimez. Et, un matin, une soirée, dites à votre corps : « Je suis là. Je suis prêt(e) à t’écouter. »

Ce que vous entendrez pourrait vous étonner. Ce que vous ressentirez pourrait vous alléger. Et ce que vous écrirez pourrait être le début d’une autre façon de vivre avec vous-même.


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Prenez soin de vous. Et de vos mots.

Et vous, votre corps vous a-t-il déjà parlé autrement que par la douleur ? Que vous a-t-il murmuré, crié, ou soufflé en silence ? Partagez-le en commentaire si vous le souhaitez.


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Psychologue et écrivain, je partage dans mon site des articles sur l'écriture thérapeutique.

2 commentaires

  • Jackie

    Quand les mots deviennent un baume pour le corps… Merci pour cet article qui dévoile le lien insoupçonné entre l’écriture et nos douleurs physiques. Une belle invitation à laisser la plume panser les maux autant que les mots !

  • PHILIPPE LE PROVOST

    C’est très instructif, je n’ai pas encore pratiqué mais je vais m’y essayer véritablement. Il y a pas si longtemps que cela, environ 2 ans, je lisais très peu. Je me suis lancé dans un projet ou apprendre est devenu un acte quotidien par l’écoute ou la lecture. Maintenant pour réaliser ce projet, je rédige énormément: je prends des notes de plus en plus et… j’écris, ce que je ne faisais pour ainsi dire jamais. J’apprends donc à m’exprimer et à exprimer mes émotions et réellement cela me fait du bien d’écrire. Merci Olivia pour ton article et les explications en vidéo. Evidemment je continu d’écrire et d’apprendre…et je n’ai plus envie de m’arrêter.

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