Le jour où j’ai osé écrire : comment l’écriture a changé ma vie
Il y a des jours qui marquent une frontière. Des jours où rien ne paraît visible à l’extérieur, et pourtant, tout se transforme à l’intérieur.
Aujourd’hui, je vais parler un peu de moi. Non pas pour raconter ma vie dans le détail, mais parce que je crois que nos histoires personnelles peuvent parfois susciter réflexions et mouvements. Si je partage ce chemin, c’est pour te montrer comment un simple geste — oser écrire — a changé profondément ma manière de vivre, et comment il peut, peut-être, t’aider toi aussi à franchir un seuil.
Cet article est écrit dans le cadre du carnaval d’articles “Oser changer sa vie” organisé par le blog Changer de vie et voyager. L’idée est simple : rassembler différents témoignages et réflexions autour de ce moment où nous avons osé faire un pas décisif. Pour ma part, ce pas a été celui de l’écriture. Je vous conseille cet article sur ce blog: Réussir sa vie en famille : créer des souvenirs qui durent
J’ai longtemps cru que l’écriture appartenait aux autres : aux écrivains reconnus, aux auteurs publiés, aux voix plus fortes que la mienne. J’ai étudié, beaucoup écrit pour mes études, mais je n’osais pas écrire pour moi. Chaque fois que je pensais à un roman, je me disais que je n’avais pas assez d’imagination. Et mon style, alors là….
Et pourtant, un jour, tout a basculé. J’ai retrouvé ce que j’avais perdu depuis l’enfance : la liberté de remplir une page blanche. Ce jour-là, j’ai osé écrire, et ma vie a changé.
Quand l’écriture est un jeu d’enfant
J’avais huit ans. Mes premiers cahiers se sont remplis d’historiettes, de poèmes, de petites pièces de théâtre. Je me revois assise dans la cuisine de ma grand-mère, le cahier ouvert sur la toile cirée , une pile de crayons de couleur à mes côtés. Je dessinais parfois les couvertures de mes “livres” avant même d’en écrire les histoires.
Les mots venaient librement. Ils n’avaient pas encore été filtrés par l’idée de “bien écrire”. Ils se posaient comme des compagnons de jeu.
Je me souviens de ma grand-mère, écrivain elle aussi. Sa maison sentait l’encre et le papier. Elle avait des étagères pleines de manuscrits reliés par de simples élastiques. Enfant, j’aimais m’asseoir près d’elle, écouter le bruit de sa plume qui glissait sur le papier. Elle incarnait une possibilité : écrire pouvait être une manière de vivre.
C’est dans ces années que j’ai découvert la puissance de l’imaginaire. Écrire, ce n’était pas fuir la réalité : c’était l’habiter autrement, lui donner de nouvelles couleurs.
Le théâtre et la psychologie : quand l’écriture se déplace
À l’adolescence, le théâtre a remplacé les cahiers. Je montais sur scène, je récitais les textes des autres, je m’abandonnais au jeu. Le corps et la voix devenaient mes nouveaux instruments d’écriture.
Le théâtre m’a appris à porter une parole devant un public, à respirer, à rythmer. J’ai découvert la force d’un silence placé au bon moment, la puissance d’un regard soutenu. Autant de choses qui, plus tard, nourriraient mes propres pages.
Puis vinrent les études de psychologie. Là encore, je n’ai pas cessé d’écrire, mais autrement. Mes journées étaient rythmées par les notes de cours, les mémoires, les articles, puis la thèse. J’ai appris la rigueur, la précision, l’art de démontrer.
Mais cette écriture, utile et nécessaire, avait un coût : elle m’éloignait de l’écriture personnelle. Je lisais beaucoup, passionnément. Mais plus je lisais, plus je me sentais indigne d’écrire.
La peur de ne pas être à la hauteur
Quand l’envie d’écrire un roman est revenue, cinq ans après ma thèse, elle s’est accompagnée d’une peur immense.
Analyse psychologique :
- L’idéal écrasant. J’avais internalisé une barre si haute qu’aucun mot ne pouvait me sembler valable.
- L’autocensure. Avant même de finir une phrase, je la jugeais mauvaise.
- La peur identitaire. Écrire un roman, c’était dire : “je suis écrivain”. Cette affirmation me semblait insupportable.
Chaque carnet commencé se refermait aussitôt. La comparaison volait le commencement.
Stephen King : se décomplexer grâce à une simple lecture
Puis j’ai lu Écriture, mémoire d’un métier de Stephen King.
Ce livre a été un électrochoc. King y raconte ses débuts, ses refus, ses tentatives maladroites. Il rappelle que l’écriture n’est pas une illumination miraculeuse, mais un travail patient.
Lecture clinique :
- En désacralisant l’écriture, il la rend possible.
- L’imagination se muscle en écrivant, pas en attendant.
- La peur se traverse en créant une habitude.
Ce livre m’a donné une permission que je n’arrivais pas à m’accorder : écrire comme moi, pas comme les autres.
Oser écrire vraiment : du stage au roman
Je me suis inscrite à un stage de trois jours “Oser écrire”. Avant même la date de début, j’ai commencé à écrire mon roman « Tim au coeur d’or« . La salle sentait le café et le papier. Nous étions une douzaine, chacun avec ses carnets et ses hésitations. L’animatrice nous a donné une première consigne. Le silence s’est fait. Et j’ai écrit.
Puis j’ai rejoint une formation longue à l’Aleph. J’ai appris la régularité, mais aussi le partage. Lire mes textes à voix haute devant d’autres, écouter leurs retours, accepter leurs silences. Ce fut précieux.
Je me souviens de matinées entières à écrire. Les pages s’accumulaient, l’histoire se déroulait, les personnages prenaient vie jusque dans mes rêves. J’avais l’impression de vivre deux vies : celle du quotidien, et celle, parallèle, qui se déroulait dans mes carnets.
Ce que l’écriture a changé dans ma vie
L’écriture a tout bouleversé.
- Le rapport au temps. Même 10 minutes suffisent pour me sentir reliée à moi.
- Le rapport à soi. Les mots transforment la confusion en clarté.
- Le rapport aux autres. Écrire apprend à s’adresser, à être plus juste dans ses paroles.
- Le rapport au travail. Écrire chaque jour me donne la certitude d’avancer dans ce qui compte.
- Le rapport à l’idéal. Le grand projet n’empêche plus les petits pas.
Analyse clinique : écrire, c’est symboliser. C’est passer de l’émotion brute au langage. C’est transformer l’indicible en mots partageables. Cette transformation apaise, régule, et construit l’identité.
Pourquoi on n’ose pas écrire
Les peurs sont multiples, mais elles traduisent toutes un besoin de contrôle :
- Ne pas être à la hauteur. Comparer son début à l’aboutissement des autres.
- Être ridicule. Craindre que ses phrases paraissent naïves.
- Être trop personnel. Peur de se mettre à nu.
- Être vide. Se dire qu’on n’a rien à dire.
Ces peurs paralysent. Pourtant, elles se traversent en commençant petit.
Cinq permissions à t’offrir
- Tu as le droit d’écrire petit. Même une phrase peut transformer une journée.
- Tu as le droit d’être maladroit. La maladresse prouve que tu explores.
- Tu as le droit de cacher. Tous les textes ne sont pas faits pour être lus.
- Tu as le droit de recommencer. Chaque début est une graine.
- Tu as le droit d’aimer ce que tu écris. La bienveillance nourrit l’élan.
Ces permissions rappellent que l’écriture n’est pas une évaluation, mais une liberté.
Aujourd’hui encore, écrire transforme
Des années plus tard, l’écriture continue de me transformer. Chaque roman que j’écris m’apprend quelque chose de moi.
Et à travers Psychoplume, j’ai vu l’écriture transformer d’autres vies.
- Une participante m’a confié qu’écrire lui avait permis de mettre enfin des mots sur un deuil resté silencieux.
- Une autre a découvert, en racontant son enfance, qu’elle pouvait se réconcilier avec des parts d’elle-même qu’elle croyait perdues.
- Une troisième a écrit chaque soir quelques lignes avant de dormir : après quelques mois, elle m’a dit qu’elle n’avait jamais connu une telle paix intérieure.
Ces témoignages confirment ce que j’avais découvert en moi : écrire n’est pas seulement un projet créatif, c’est un geste existentiel.
Conclusion : oser écrire, c’est oser changer sa vie
Si je partage ce récit, c’est parce que je sais que beaucoup hésitent encore. On se dit : je n’ai pas d’imagination, je ne suis pas légitime, ce que j’écrirai ne vaudra rien.
Mais le vrai changement, c’est le commencement. Oser écrire, c’est déjà oser changer sa vie.
Ce jour-là, j’ai franchi un seuil, et depuis je n’ai jamais cessé. C’est ce que j’accompagne aujourd’hui avec Psychoplume: aider chacun à poser ses mots, malgré la peur, malgré l’autocensure, pour trouver sa propre voix.
Alors, si tu ressens cet appel, commence. Même quelques lignes. Elles pourraient tout changer.
✨ Oser écrire son histoire
Quand j’ai osé écrire, j’ai découvert que les mots pouvaient changer ma vie. Toi aussi, tu portes en toi des souvenirs, des fragments, des scènes qui demandent à être posés.
C’est pour cela que j’accompagne aujourd’hui celles et ceux qui veulent écrire leur propre histoire. Non pas pour “faire un livre parfait”, mais pour se relier à soi, retrouver des repères, transmettre ce qui compte.
Si tu sens que le moment est venu pour toi de commencer, je serais heureuse de t’accueillir dans mon programme d’écriture autobiographique. Un espace sûr, pas à pas, pour transformer la page blanche en chemin de vie.
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2 commentaires
Mélanie
Pour ma part, j’ai osé me mettre à écrire vers 20 ans, et quelques années plus tard, ça a payé puisque mes romans jeunesse ont été publiées chez Plon Jeunesse, France Loisirs et même traduit en coréen 😉
Sylvie
Merci pour ce témoignage. Je me rends compte que mon aventure dans le monde de l’écriture a été très progressif: j’ai d’abord commencé par écrire « petit » (haïku) puis osé faire connaître mes écrits pour des recueils collectifs et je m’essaie aujourd’hui à de nouvelles formes littéraires à intégrer à mes vidéo-poèmes. Cet itinéraire m’a très bien convenu car je n’ai pas consacré des jours et des mois à l’écriture d’un long texte (roman, essai ou autre) : je n’éprouvais pas la peur de voir mon manuscrit rejeté et, de fait, n’ai pas été découragée.