Procrastination et écriture : pourquoi repoussons-nous ce qui nous fait du bien ?

L’écriture est souvent perçue comme une activité bénéfique, voire thérapeutique. Qu’elle soit utilisée pour créer, pour réfléchir ou pour se libérer des émotions, elle semble être une source infinie de bien-être.

Pourtant, beaucoup d’entre nous, même les écrivains les plus passionnés, repoussent cette activité qui pourrait pourtant nous aider à mieux vivre.

La procrastination face à l’écriture est un phénomène courant, souvent incompris, mais qui peut être surmonté. Dans cet article, nous explorerons les raisons psychologiques de ce comportement, avant de proposer des conseils pratiques pour renouer avec une écriture régulière et épanouissante.

La procrastination : un mécanisme complexe

La procrastination est souvent simplifiée comme une « paresse » ou un manque de discipline, mais en réalité, c’est un phénomène bien plus complexe.

Elle touche des individus créatifs, disciplinés et même passionnés. Voici quelques explications psychologiques derrière cette habitude.

La peur de l’échec ou du jugement

La peur de ne pas être à la hauteur est l’une des raisons les plus fréquentes pour lesquelles on repousse l’écriture. Si écrire signifie exposer ses pensées, ses émotions ou son talent, alors l’acte d’écrire devient une confrontation directe avec soi-même et avec les autres. Cette peur se manifeste souvent par un perfectionnisme paralysant.

« Et si ce que j’écris n’est pas assez bon ? »
« Et si les autres jugent mes textes ? »

Ces pensées auto-saboteuses peuvent conduire à une procrastination presque systématique, car ne pas commencer protège de l’éventualité de l’échec.

L’association à un effort mental important

L’écriture, qu’elle soit thérapeutique ou créative, demande une mobilisation intellectuelle et émotionnelle. Cela peut décourager ceux qui associent cette activité à une tâche « difficile » plutôt qu’à un plaisir. À force de repousser, l’écriture devient un poids mental croissant, ce qui aggrave encore la procrastination.

La gestion des émotions négatives

La procrastination n’est pas simplement une question d’organisation. Elle est profondément liée à la régulation émotionnelle. Lorsqu’une personne associe l’écriture à une émotion négative (peur, frustration, culpabilité), elle cherche inconsciemment à éviter cette expérience.

Exemple : Si une personne utilise l’écriture pour explorer un sujet douloureux ou complexe, elle peut inconsciemment éviter cette confrontation en repoussant l’acte d’écrire.

Le besoin de gratification immédiate

Dans une société où tout va vite, les activités offrant une récompense immédiate (réseaux sociaux, séries, distractions) prennent souvent le dessus sur celles dont les bénéfices sont différés, comme l’écriture. Ce besoin de gratification immédiate est une cause majeure de la procrastination.

Pourquoi l’écriture fait-elle du bien ?

Avant d’aborder les solutions, rappelons pourquoi il est essentiel de surmonter cette procrastination. L’écriture, sous toutes ses formes, offre des bienfaits immenses pour la santé mentale et émotionnelle.

Un outil d’expression émotionnelle

L’écriture permet d’exprimer ce que l’on ressent, même lorsque les mots sont difficiles à trouver à l’oral. Elle peut aider à libérer des émotions enfouies, à clarifier des pensées confuses et à trouver un apaisement intérieur.

Un espace de réflexion

Prendre le temps d’écrire offre un moment de recul dans une journée souvent surchargée. C’est une opportunité pour réfléchir, se recentrer et mieux comprendre ses propres besoins.

Une source de créativité et de plaisir

Pour les écrivains ou les amateurs d’écriture, créer des histoires, des poèmes ou simplement écrire pour soi est une activité profondément gratifiante. Elle stimule l’imagination et offre un sentiment d’accomplissement.

Un outil thérapeutique

L’écriture est reconnue pour ses vertus thérapeutiques. Des études montrent qu’elle peut aider à réduire le stress, améliorer l’humeur et même renforcer l’estime de soi.

Conseils pratiques pour surmonter la procrastination

Surmonter la procrastination demande une approche personnalisée, car les causes varient d’une personne à l’autre.

Voici des stratégies concrètes pour retrouver le plaisir d’écrire.

Identifier les blocages personnels

La première étape est d’identifier pourquoi vous procrastinez.

Est-ce la peur du jugement ? La peur de l’échec ? Un manque de temps ou de motivation ? Comprendre vos blocages est essentiel pour les surmonter.

Exercice : Prenez quelques minutes pour écrire pourquoi vous repoussez l’écriture. Soyez honnête et sans jugement envers vous-même.

Créer un rituel d’écriture

Établir une routine ou un rituel peut aider à rendre l’écriture automatique et moins intimidante. Cela peut inclure :

• Écrire à la même heure chaque jour.
• Créer un environnement propice (musique douce, café, carnet préféré).
• Fixer un timer pour écrire pendant 10 à 15 minutes.

Accepter l’imperfection

L’un des plus grands freins est le perfectionnisme. Apprenez à écrire sans chercher à tout prix à produire un texte parfait. Acceptez que vos premiers brouillons soient « désordonnés » ou « imparfaits ». Ce qui compte, c’est de commencer.

« Je vais écrire une page aujourd’hui, peu importe sa qualité. »

Fractionner les tâches

Si l’idée d’écrire un texte entier vous submerge, divisez la tâche en étapes plus petites :

1. Écrivez une liste d’idées.
2. Développez un paragraphe à la fois.
3. Relisez et corrigez plus tard.

Trouver un partenaire ou un groupe d’écriture

Écrire seul peut être intimidant. Rejoindre un groupe d’écriture ou trouver un partenaire peut apporter un soutien précieux. Partager vos textes et échanger des retours peut également renforcer votre motivation.

Se récompenser

Associez l’écriture à une récompense immédiate pour contourner le besoin de gratification instantanée. Par exemple :

• Une tasse de thé après avoir écrit 500 mots.
• Une pause agréable après une session d’écriture.

Utiliser des outils de gestion du temps

Des outils comme la méthode Pomodoro (25 minutes de travail suivies de 5 minutes de pause) peuvent aider à structurer vos sessions d’écriture et à éviter les distractions.

Écrire sans pression

Si l’écriture devient trop liée à des objectifs (un livre à publier, un texte à partager), essayez de retrouver le plaisir d’écrire pour vous-même, sans attente extérieure. Tenez un journal ou écrivez des textes que personne ne lira.

Reconnaître l’évolution et la réussite

Surmonter la procrastination est un processus, pas un événement ponctuel. Il est essentiel de célébrer vos petites victoires :

• Vous avez écrit pendant 10 minutes ? Félicitations, c’est un pas en avant.
• Vous avez terminé un brouillon ? C’est une réussite importante.

Un dernier mot

La procrastination face à l’écriture est une expérience universelle, même parmi les écrivains les plus accomplis.

Comprendre ses causes et adopter des stratégies adaptées peut transformer cette difficulté en opportunité. Rappelez-vous que l’écriture est un cadeau que vous vous offrez à vous-même.

Commencez petit, soyez indulgent envers vous-même et, surtout, prenez plaisir à écrire. Écrire est un voyage, pas une destination.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Avez-vous déjà ressenti cette envie d’écrire mais repoussé le moment de passer à l’action ? Qu’est-ce qui vous bloque le plus souvent : la peur de ne pas être à la hauteur, le manque de temps, ou simplement l’appréhension de commencer ?

👉 Partagez en commentaire vos expériences avec la procrastination et l’écriture.
Quelle petite victoire ou astuce aimeriez-vous essayer pour dépasser ces blocages ? Je serai ravie de vous lire et d’échanger avec vous ! 😊 ✍️