écrire son autobiographie
Autobiographie,  Divers

Par où commencer quand on veut écrire sa vie ?

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5 portes d’entrée simples pour débuter une autobiographie

Il y a cette envie, diffuse ou insistante.
Écrire sa vie. Poser les mots. Rassembler les fragments. Témoigner. Se comprendre.
Et puis il y a le vertige : Par où commencer ?

Faut-il raconter tout ? Revenir au tout début ?
Faut-il écrire dans l’ordre ? Avoir une mémoire parfaite ?
Est-ce que mon histoire “vaut” quelque chose ?
Et si je réveillais des choses trop lourdes ?
Et si ce n’était pas bien écrit ?
Et si je n’avais rien d’intéressant à dire ?

Tu n’es pas seule à te poser ces questions. Elles reviennent chez presque toutes les personnes que j’accompagne dans l’écriture de leur vie.
Et elles ont une chose en commun : elles bloquent le tout premier mot.

Écrire sa vie, ce n’est pas raconter “tout”

C’est choisir un fil.

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Commencer une autobiographie n’est pas une question d’ordre chronologique. C’est une question de contact vivant avec un fragment de soi.

Il ne s’agit pas de se souvenir de tout, ni de tout dire, ni de tout comprendre à l’avance.

Il s’agit de poser un point de départ qui t’appartient.
Un fragment juste. Une entrée possible.
Quelque chose qui vibre assez fort pour que tu puisses t’y poser, un instant, et commencer.

Dans cet article, je te propose 5 portes d’entrée.
Pas des méthodes. Pas des recettes. Des tremplins.
Tu peux les lire, les tester, les combiner. Tu peux aussi les laisser infuser. L’important n’est pas de tout écrire, mais de commencer quelque part.

✍️ Pourquoi est-ce si difficile de commencer une autobiographie ?

Parce qu’il ne s’agit pas de fiction.
Tu ne parles pas d’un personnage, tu parles de toi.
Ton histoire est chargée de résonances : émotionnelles, familiales, identitaires. Elle implique souvent :

  • une mémoire incertaine,
  • des douleurs mal digérées,
  • des personnes encore vivantes,
  • des silences puissants,
  • une exigence de “vérité” (qu’on confond souvent avec “tout dire”).

Et à cela s’ajoute le poids de la forme : “je ne sais pas écrire”, “je ne veux pas mal faire”, “je n’ai pas le style”.

Or, toutes ces pensées, aussi légitimes soient-elles, ne peuvent être levées qu’en entrant dans le geste d’écrire lui-même.

Voici donc 5 portes d’entrée pour commencer à écrire ta vie

 Commencer par une scène souvent racontée

Tu connais ces histoires que tu racontes régulièrement à tes proches ?
Tu les as dites mille fois, souvent en les enjolivant ou en les allégeant.
Mais si tu les écrivais, autrement ?
Avec lenteur. Avec sincérité. Avec ton propre regard.

➡️ Ce type de souvenir est souvent une clef symbolique. En le racontant “vraiment”, tu t’aperçois que tu n’y avais jamais mis autant de conscience.

✨ Exemple : “Le jour où j’ai quitté la maison” n’est pas seulement un déménagement, c’est peut-être un acte de séparation, une rupture avec l’enfance, une tentative d’autonomie.

🎯 Conseil d’écriture : Ralentis.
Ne cherche pas à expliquer. Décris. Va dans le détail. Qu’est-ce que tu portais ? Quelle était la lumière ce jour-là ? Qu’as-tu senti dans ton corps ?

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💡 À éviter : ne pas retomber dans le ton oral (“comme je le dis toujours…”). Il ne s’agit plus de dire la scène, mais de la vivre par écrit.

Commencer par un objet

Un objet porte en lui des strates d’histoire.
Pas seulement la tienne, mais celle des personnes que tu as aimées ou perdues.
Un bijou, une valise, un cahier, une robe, une tasse.
Ces objets sont des mémoires concrètes. En les regardant, tu peux faire remonter des pans entiers de ta vie.

➡️ L’objet devient une métaphore discrète. Il contient bien plus qu’il ne semble.

✨ Exemple : “Le tablier de ma grand-mère” t’amène à évoquer la cuisine, la transmission, mais aussi les blessures familiales, la féminité, les odeurs d’enfance.

🎯 Conseil d’écriture : Commence par une description sensorielle : touche, odeur, matière, couleur. Puis laisse venir l’histoire qu’il contient.

💡 À éviter : ne cherche pas à “raconter une anecdote”. L’objet est un portail, pas un prétexte.

Commencer par une absence

Parfois, ce qui marque le plus notre histoire, ce n’est pas ce qui s’est passé, mais ce qui aurait pu être.
Ce qui n’a pas eu lieu.
Ce qui a manqué.
Ce qu’on n’a pas reçu.

➡️ Commencer par un manque, c’est honorer un vide. Et dans ce vide, faire exister ton propre regard.

✨ Exemple : “J’aurais voulu qu’on me dise, ce jour-là, que ce n’était pas de ma faute.”

Tu peux inventer cette scène. Pas pour faire de la fiction, mais pour te réapproprier une émotion, une parole, un lien.

🎯 Conseil d’écriture : Écris une lettre à quelqu’un qui n’a pas été là. Ou à celle/celui que tu étais, et qui avait besoin de soutien. Laisse-toi surprendre.

💡 À éviter : vouloir régler un compte ou reconstruire toute l’histoire. Commence par un geste intime, symbolique.

Commencer par une phrase qui t’a marquée

Certaines phrases traversent les années.
On les a entendues à 7 ans ou à 40 ans.
Elles nous accompagnent, parfois comme un poison, parfois comme une énigme.

➡️ Une seule phrase peut ouvrir un chapitre entier de ta vie.

✨ Exemple : “Tu es trop sensible.”
Ce type de phrase t’a-t-elle enfermée ? Blessée ? Protégée ? As-tu voulu la croire, ou t’en libérer ?

🎯 Conseil d’écriture : Mets cette phrase en exergue. Puis écris autour d’elle : le contexte, l’émotion, les conséquences.

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💡 À éviter : ne fais pas une “analyse”. Écris d’abord ce que tu ressens. Tu pourras comprendre après.


Commencer par une lettre à toi-même

Quand on ne sait pas quoi raconter, on peut toujours s’adresser à soi.
Pas au “je” de maintenant, mais à un autre toi :

  • Celle de l’enfance
  • Celle qui a traversé quelque chose
  • Celle qui a disparu un temps

➡️ La lettre permet un dialogue intérieur. Elle ne cherche pas à construire un récit, mais à retrouver un lien.

✨ Exemple : “Chère moi de 15 ans, je t’ai souvent oubliée. Aujourd’hui, je t’écris.”

🎯 Conseil d’écriture : N’essaie pas d’être cohérente ou logique. Écris d’un souffle. C’est un geste, pas une démonstration.

💡 À éviter : vouloir “consoler” ou “corriger”. Accueille ce qui est, sans te juger.

Et si tu te disperses, c’est normal

Après avoir écrit quelques pages, tu peux ressentir :

  • que tu t’égares,
  • que tu changes sans cesse de ton,
  • que tu ne sais plus ce que tu veux raconter.

C’est naturel.
Écrire sa vie, c’est entrer dans un espace non linéaire. Ce n’est pas un livre à faire, c’est une traversée.

Pourquoi cette démarche est précieuse, même si tu ne vas “pas au bout”

Tu n’écris pas pour prouver. Tu écris pour retrouver.
Ton histoire n’est pas un roman. C’est un lieu vivant.
Un endroit intérieur que tu peux habiter. Revisiter. Partager. Ou garder pour toi.

Même quelques pages, écrites avec sincérité, peuvent :

  • apaiser une mémoire,
  • clarifier une période floue,
  • raviver un lien,
  • ouvrir un espace de liberté.

Et maintenant ?

Tu peux choisir une de ces portes et écrire ce qui vient.
Ou simplement laisser ces idées infuser.

Si tu sens que tu veux aller plus loin, je propose un programme complet d’accompagnement à l’écriture de sa vie: https://psychoplume.com/formation-autobiographie-ecrire-son-histoire/

    Consigne douce pour aujourd’hui

    🖋️ Choisis un souvenir que tu racontes souvent.
    Essaie de l’écrire, comme si c’était la première fois.
    Ne l’explique pas. Ne le commente pas. Décris.
    Qui était là ? Qu’est-ce qu’on voyait ? Qu’est-ce qu’on sentait ?
    Qu’as-tu compris, seulement bien plus tard ?

    Tu peux le garder pour toi.
    Ou me l’envoyer.
    Ou l’oublier.
    Mais surtout : autorise-toi à commencer.


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    Psychologue et écrivain, je partage dans mon site des articles sur l'écriture thérapeutique.

    4 commentaires

    • Marie d'Équinoxe

      Merci pour ces pistes concrètes pour plonger dans les méandres de notre propre récit. J’ai souvent eu l’élan d’écrire « ma version de l’histoire », mais me suis heurtée au vertige de la page blanche… Tu rappelles avec justesse qu’il n’y a pas de point d’entrée parfait, seulement des fragments qui attendent d’être tissés et les portes que tu proposes sont super accessibles et inspirantes. Merci beaucoup, ça donne de l’élan !

    • Sylvie

      J’aime beaucoup cette mise en exergue des conseils et de ce qu’il faut éviter: ça nous oriente rapidement sur une possible manière de commencer l’écriture.

    • Eva

      Merci Olivia pour ces conseils lumineux. Depuis que je réfléchis sur mon autobiographie, je me rends compte du confort et de la liberté qu’offre finalement la fiction. Ton article propose les portes d’entrées que je recherchais. Il n’y a plus qu’à oser 🙂

    • Flore Bienfait

      Merci pour ces belles pistes d’écriture autobiographique! J’ai particulièrement envie d’essayer l’ouverture à parti d’un objet familial.

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